Skuleberget : la montagne magique

8 Janvier 2018 , Rédigé par JacquesG Publié dans #Haute-Côte, #Côte est 2017, #Paysages

Après avoir gravi Fäberget et m'être restauré à Docksta (voir l'article précédent), je décide de gravir Skuleberget, qui domine le paysage et que l'on voit de loin. C'est le plus haut sommet de la Haute Côte, Höga kusten en suédois. Malheureusement il aura fait gris une bonne partie de l'après-midi et mes photos ne rendent pas justice à ce paysage sublime. C'est parti pour une bonne grimpette !

Une fois arrivé au parking, pas très loin de Docksta, j'avise le panneau qui indique la direction du sommet, Toppen, sans me douter que c'est l'itinéraire le plus raide. J'aurais pu prendre le sentier nord ou sud, mais je ne l'ai su qu'après coup. Je ne regrette pas, c'était ardu mais spectaculaire.

L'avantage de cet itinéraire est que l'on a en permanence sous les yeux le paysage et que l'on peut se rendre compte de la dénivelée parcourue. D'ailleurs, il me faut parfois m'arrêter pour souffler un peu.

A une certaine hauteur, on arrive à une grotte, grottan, dont l'intérieur est entièrement recouvert de suie. Il faut ensuite redescendre pour retrouver l'itinéraire principal et monter jusqu'au sommet. La montée n'est pas très longue mais je l'ai trouvée raide, la pente est telle qu'il faut se cramponner de tout côté et faire de grandes enjambées, on n'est pas loin de la via ferrata ! Quand on arrive par ce chemin, on voit d'abord les bâtiments qui accueillent les touristes. Certains d'entre eux sont tout frais : ils sont montés par le télésiège !

La vue est grandiose et mériterait un meilleur éclairage. On voit des langues de terre, des îles, la ligne d'horizon au loin. Il ne fait ni chaud ni froid, il y a très peu de vent. J'en profite pour boire et manger un petit en-cas. Puis je prends, sur la "calotte", un bon chemin qui mène à un autre point de vue.

"La plus haute ligne de côte du monde" : ceci fait référence au fait que cette montagne et toute la côte environnante, jadis comprimée sous une épaisse couche de glace (comme toute la Scandinavie) et aussi sous le niveau des mers (le niveau des mers avait monté précisément à la suite de la fonte de toute cette glace) s'est lentement élevée pour émerger des eaux et atteindre aujourd'hui la hauteur respectable de presque 300 m. C'est un record sur cette planète. Dans 1000 ans, elle sera encore plus élevée, car le phénomène continue de se produire de nos jours. Il s'agit d'un phénomène d'isostasie dont le principe est comparable à celui d'Archimède.

Un petit rayon de soleil donne une touche plus agréable au paysage. Furtif, le rayon !

Après en avoir pris plein les yeux, je décide de redescendre par le télésiège. Si la montée demandait du souffle et des efforts, la descente aurait été encore plus scabreuse vu l'état de mes genoux. Ce n'est pas la première fois que j'adopte cette solution, je l'ai déjà pratiquée au Mont Sulphur dans les Rocheuses canadiennes.

"Vad ska jag betala ? - Du betalar när du är framme !" (= "Vous paierez une fois en bas !"). Mais une fois arrivé en bas, je n'ai trouvé aucun guichet pour payer... ce qui fait que la descente ne m'a rien coûté (pas plus qu'au Canada).

Fäberget le matin, Skuleberget l’après-midi, retour à pied par la route jusqu'à Docksta, j'y prendrai le car pour les quelques kilomètres restants jusqu'à Skoved : j'ai assez marché pour aujourd'hui et je suis fourbu.

A Docksta, je photographie le bateau de retour des îles, celui-là même que j'ai l'intention de prendre demain matin pour me rendre à Ulvön. En fait, ça ne se passera pas tout à fait comme cela. A suivre...!